mercredi 19 octobre 2011

Les mondes d'Ewilan. Tome 1 : La Forêt des Captifs

Résumé

Tandis que ses parents explorent des territoires sauvages de l'autre monde, Ewilan se retrouve prisonnière sur Terre d'une sinistre Institution. Au coeur de ce laboratoire clandestin, la Sentinelle félonne Eléa Ril' Morienval fomente son retour en Gwendalavir qu'elle cherche plus que jamais à conquérir. Traumatisée et réduite à l'impuissance par de terribles expériences, Ewilan ne peut compter que sur le courage de Salim et le sacrifice d'un homme-lige. Il lui faudra apprendre la patience sous l'oeil bienveillant d'un vieil ermite, afin de recouvrer ses forces. Alors seulement sonnera l'heure de la vengeance. 

Mon avis 

Je vais commencer cette chronique par un aveu : je n'ai pas lu La Quête d'Ewilan. J'ai appris bien trop tard que La Quête était en fait le début de la saga et je me suis immédiatement engagée dans Les Mondes. Mais rassurez-vous, cela ne m'a pas tellement dérangée dans ma lecture. Bien sûr, il me manque certains éléments qui me permettraient de mieux comprendre l'intrigue, mais d'après les chroniques des autres membres de Livraddict qui l'ont lu dans le cadre de la LC, ce fait n'a pas altéré l'impression générale que j'ai eu en le lisant.

La Forêt des Captifs se révèle être un tome assez sombre, ce qui est assez surprenant pour un livre jeunesse (bon, en même temps ça n'égale pas A La Croisée des Mondes non plus). L'utilisation d'enfants comme cobaye par l'Institution, les caractères politiques, des scènes assez violentes font que ce n'est pas à la portée de n'importe quel enfant. Bref, ceci n'est qu'un point de détail pour celle qui va bientôt avoir 19 ans.


Ce qui m'a le plus marqué dans cette ambiance, c'est Ewilan. Parce que d'après ce que j'ai pu comprendre, elle était assez heureuse lorsqu'elle était encore à Gwendalavir. Son expédition dans notre monde et son internement à l'Institution vont radicalement la changer. Dès qu'elle recouvre ses capacités physiques et mentales, ce n'est radicalement plus la même : avide de vengeance, elle s'éloigne radicalement de l'héroïne typique que l'on peut trouver dans ce genre de littérature. Heureusement, Salim, par sa nonchalence, apporte une touche de luminosité, ainsi que les personnages issus de Gwendalavir, qui ont chacun leur personnalité propre.


Le second personnage qui, je pense, va avoir son importance dans la suite des événements, c'est Ilian. Jeune garçon de 8 ans enfermé par l'Institution, il chamboule les acquis de la civilisation d'Ewilan par son utilisation de l'Imagination qui repose sur sa Volonté, ce qui fait de lui un personnage très puissant. Mais son âge le rend également très dangereux par son inconscience et par son éventuelle maniabilité. Affaire à suivre...

Au niveau du récit, on ne peut que souligner l'intérêt qu'il suscite. Débutant in medias res et dans une situation plus que critique, on ne peut s'empêcher d'avancer (ou plutôt de reculer) pour savoir comment on en est arrivé là. Les digressions vers les meurtres de personnages ordinaires sont également bien maîtrisés pour rajouter de l'angoisse, mais cette fois-ci du côté des Terriens.


J'avais des a prioris par rapport à cette saga, la fantasy n'étant pas trop ma tasse de thé. Mais j'avoue que je me suis laissée emporter par le style de Bottero qui n'est en aucun ca infantilisant, bien au contraire. Destiné à un public adolescent, on s'éloigne vraiment des clichés des genres : tout ne se passe pas bien et on finit avec une sorte de frustration. L'héroïne qui devient en quelque sorte une badass n'évite pourtant pas l'histoire d'amour presque obligatoire avec son partenaire, mais cela apporte une touche d'innocence et un peu d'insouciance dans ce monde de brutes ne peut pas nous faire de mal.


Ma note : 14/20

Cette lecture a été faite dans le cadre de la LC du 19 octobre sur Livraddict. Voici les participants : 

Comicboy
minifourmi
Iani
SophieLJ
Felina
Asuna
NithOuxx
Nono in the sky
Gr3nouille2010
Frankie
Ceinwin
Craklou
Lebbmony
(sevmarguerite)

Elle me permet également de gagner un point pour les challenges suivants :



lundi 3 octobre 2011

Chronique de La Recherche de l'Absolu

Tant qu'avoir La Recherche de l'Absolu de Balzac au programme de l'ENS, autant se lancer à la découverte de cet auteur trop souvent caricaturé comme le monsieur "je fais des pages et des pages pour décrire une poignée de porte". C'est donc naturellement que je participe au challenge Balzac lancé sur Livraddict et que je me lance donc dans la chronique de La Recherche, roman qui ne fait pas partie des plus connus et pourtant, il est juste génial !

Résumé

« Assez, Balthazar ; tu m’épouvantes, tu commets des sacrilèges. Quoi ! mon amour serait…
– De la matière éthérée qui se dégage, dit Claës, et qui sans doute est le mot de l’Absolu. Songe donc que si moi, moi le premier ! si je trouve, si je trouve, si je trouve ! » En disant ces mots sur trois tons différents, son visage monta par degrés à l’expression de l’inspiré. « Je fais les métaux, je fais les diamants, je répète la nature, s’écria-t-il.
– En seras-tu plus heureux ? cria-t-elle avec désespoir. Maudite Science, maudit démon ! tu oublies, Claës, que tu commets le péché d’orgueil dont fut coupable Satan. Tu entreprends sur Dieu. »
Scène de la vie privée lorsqu’il paraît en 1834, Etude philosophique quand Balzac le republie en 1846, le livre superpose les deux dimensions car cette histoire d’une famille où le génie dévore tout jusqu’à la folie, où la passion provoque les plus grands malheurs domestiques, est aussi le roman de
l’aventure scientifique et de la rêverie métaphysique d’un Grand Tout. Parce que l’Absolu, pour Claës, est la « substance commune à toutes les créations », il n’est pas l’alchimiste qu’a voulu voir Sainte-Beuve, mais ce savant solitaire qui, de l’alchimie, précisément, à la chimie, entend bien opérer le passage des temps anciens aux temps nouveaux – et la science moderne devient balzacienne.

 Mon avis


Je vais commencer par deux conseils : premièrement, ne vous fiez pas au titre. Deuxièmement, ne vous fiez pas aux cinq premières pages. Ces deux éléments vous donneront l'impression que vous lisez un traité sur l'absolu dans l'art, bref, il vous donnera l'impression d'un livre rébarbatif et tout de suite, les vieux préjugés seront de retour. J'avoue que j'avais été surprise par ces pages, je n'avais lu jusqu'alors que Le Lys dans la Vallée et je n'avais jamais eu affaire à un Balzac théoricien.

Mais au bout des cinq pages, il retourne au placard et l'action commence bien avec Mme de Claës, dépitée par la nouvelle passion de son mari et grand amour pour la science. Cet époux et père idéal oublie complètement sa famille pour trouver l'Absolu, les menant tout droit à la ruine. On assiste à la ruine de cette vieille famille de Douai, puis à la remontée menée d'une main de fer par Marguerite, la fille de Claës, qui est l'un des personnages brillants de ce livre. Pour une fois, on est loin du stéréotype de la femme qui se meurt d'amour, Marguerite montre du courage face aux difficultés et cela, on ne peut que l'applaudir.

Par contre, le personnage de Pierquin, le notaire, est tout à fait immonde. Je trouve vraiment étrange que Balzac lui ait donné un bon rôle vers la fin, car c'est quand même la figure même du vieil opportuniste qui va s'arranger de sa situation par un mariage. Bref, celui-là, il est véritablement insupportable.

Mais revenons à l'histoire. Le livre se lit très rapidement, on est peu encombré par les descriptions. Je trouve que le style se rapproche beaucoup de la fable et elle garde encore son importance aujourd'hui. Ce de Claës qui se ruine pour la science, qu'il promet qu'il va arrêter et qui finit par replonger, ça rappelle quand même fortement les victimes de la drogue. Le seul reproche que l'on puisse véritablement faire, c'est l'aspect répétitif du récit mais qui est dû à la démonstration de l'auteur. On sent bien qu'à chaque fois que cela va mieux dans le livre, Balthazar va rechuter, ce qui rend le roman un peu prévisible. Ce n'est pas bien grave mais bon...

Deuxième Balzac lu, et deuxième agréable lecture. Je me suis laissée entrainer par cette spirale infernale qui éloigne Balthazar de Claës loin de sa famille et de leurs besoins. Le roman se lit très bien et très (trop) rapidement tellement on est pris dans l'action, même si on devine quand même assez facilement la suite des événements.

Cette lecture me permet de gagner un point pour le challenge Balzac organisé sur Livraddict.